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L’employeur doit être moteur de la démarche de VAE

Philippe BERNIER - CARAXO

En 2020, 42.000 dossiers de demande de VAE (Validation des Acquis de l’Expérience) ont été déposés, soit 25 % de moins qu’en 2019. Sur cette base, seuls 30.000 candidats se sont finalement présentés devant un jury (-18% par rapport à 2019). Un peu plus de la moitié seulement ont obtenu une certification (Diplôme, Titre ou CQP du RNCP) totale.

L’EMPLOYEUR DOIT ÊTRE MOTEUR DE LA DÉMARCHE DE VAE

Que retirer de ces chiffres ?

  1. Le nombre de VAE demeure particulièrement faible en France
  2. Entre vouloir et pouvoir, il reste une marge importante.
  3. La réussite ne constitue pas une évidence pour la moitié des candidats.
  4. Une solution pour améliorer l’utilisation et la réussite de cet outil : la mobilisation des entreprises sur l’intérêt du sujet .

La VAE existe depuis 20 ans mais ne semble pas pour autant représenter un outil particulièrement mobilisé, pire encore, seule la moitié des personnes s’engageant dans cette démarche réussissent.

Analysons le sujet en 3 points et imaginons une solution complémentaire permettant de participer à l’essor de cet outil qui en vaut largement la peine.

1 – Le nombre de VAE reste particulièrement faible en France.

Les chiffres ne trompent pas, dit-on … ça reste à voir! Pour autant sur les 30 millions d’actifs en France (estimation 2022), il y a eu plus ou moins 30.000 candidats à la VAE …

Cela ne représente pas un effectif important (loin de là !) au regard de cet outil de validation permettant d’obtenir une certification professionnelle du RNCP (Répertoire Nationale des Certifications Professionnelles).Le constat est clair, la VAE ne fait pas l’objet d’un plébiscite, loin s’en faut.

Nous ne chercherons pas à démontrer, dans cet article, que le montage du dossier reste complexe, ni même que les acteurs sont en nombre insuffisants pour accompagner les candidats dans leur démarche.

Nous ne souhaitons pas non plus expliquer pourquoi l’accueil qui est fait des bénéficiaires reste largement inégal selon les centres valideurs.
Nous ne désirerons pas, non plus, prouver que les jurys sont parfois imparfaitement composés entrainant des malentendus dans les attendus ou questions posées aux candidats qui viennent soutenir leurs projets .

Donc oui, le nombre de VAE reste particulièrement bas … au point de se demander si les cas évoqués ci-dessus ne participent pas à réduire sa mobilisation ou pire … si la VAE répond réellement à un besoin … d’ailleurs a-t-on réellement besoin d’une certification au RNCP pour trouver (notamment) un emploi à une époque où des centaines de milliers de postes restent non pourvus ?

Et pourtant, qu’on ne s’y trompe pas ! L’intérêt de la VAE est réel et dépasse la notion du marché du travail.

Nous nous intéresserons à l’entreprise pour tenter de réfléchir à l’avantage de sa mobilisation.

2 – Entre vouloir et pouvoir, il reste une marge importante.

Environ la moitié des candidats à la VAE subisse un échec quant à l’obtention totale de leur certification … ou selon la façon de voir les choses (sans doute davantage positive) seule la moitié obtienne totalement leur certication.

Il existe, notamment, deux raisons à cela :

  • Soit le candidat ne dispose pas de l’expérience nécessaire au regard du référentiel de compétences composant la certification. Il devra, s’il souhaite obtenir ce qui lui manque, aller cherche cette expérience sur le “terrain”. Il aura 5 ans pour le faire.
  • Soit le candidat n’avait pas nécessairement pour ambition l’obtention totale mais en fait la volonté de réduire un parcours de formation en obtenant une validationpartielle.

Rappelons que, même si cette pratique devient chez certains une sorte d’évidence, un moyen de réduire la durée d’une formation, cela n’en demeure pas moins une approche détournée de la VAE.

Par ailleurs, au regard des chiffres de la VAE …”ils partirent 42.000 … » seul 18.000 arrivèrent à obtenir la certification dans son intégralité…

Posons nous la question : Que sont devenus les 24.000 … et parmi eux combien ont été meurtris par cet échec … vécu comme tel par certains d’entre eux ?

illustration de la Validation des Acquis et de l'Expérience
3 – La réussite ne constitue pas une évidence pour la moitié des candidats.

L’obtention d’une certification RNCP par le biais de la VAE reste une belle aventure qui doit être menée si la personne est réellement bien armée et surtout bien accompagnée pour le faire.

Ce dernier point pose également question. Cela a été vu précédemment, tous les candidats à la VAE ne cherchent pas la certification pleine et entière. Ils visent la certification “partielle”.

Il est possible d’imaginer, les concernant, qu’ils ont conscience de ce qu’ils font, que leur démarche est réfléchie et l’ambition reste à la hauteur de leur objectif. Par contre, ceux qui se prennent de plein fouet leur échec sont potentiellement de deux ordres :

Celui qui n’obtiendra qu’une validation partielle … l’échec est vécue “partiellement” de ce fait … c’est une “demie” victoire … ou un demi-échec qui trouvera son (ou ses) explication(s) notamment au travers des remarques faites par le jury. Il convient, par contre, de réellement s’interroger sur le candidat qui n’obtient aucun élément de validations.

  • Que s’est-il passé ?
  • Comment a-t-on pu se retrouver dans une telle situation ?
  • N’aurait-il pas dû être stoppé dans sa démarche ?
  • Le “système” d’accompagnement à la VAE est-il suffisamment bien pensé ?
  • Les accompagnateurs à la VAE sont-ils tous suffisamment formés à ce type d’accompagnement ?
  • D’ailleurs, l’accompagnement ne devrait il pas être systématique ?

 

4 – Une solution pour améliorer l’utilisation et la réussite de cet outil : la mobilisation des entreprises sur l’intérêt du sujet.

Enfin se pose la question de l’entreprise, de l’employeur dans sa relation à la VAE, dans son intérêt à conseiller à son collaborateur de s’engager dans cette voie.

D’ailleurs, rappelons que l’employeur ne peut imposer à un salarié de réaliser une VAE.

La piste de l’entreprise et de l’employeur constitue, à notre sens, une voie de développement de la VAE.

Dès lors, quels intérêts la VAE peut-elle représenter sachant que l’entreprise dans notre conception du mot renvoie à 3 acteurs :  l’employeur, le salarié et les représentants du personnel.

  • Une reconnaissance de niveau de compétences.
  • Un alignement des certifications au regard d’un métier/emploi dans l’entreprise.
  • Un moyen de valider (voire légaliser) des “faisant fonction”.
  • Un moyen de favoriser la mobilité professionnelle interne.
  • Mais aussi externe, pour un accompagnement intelligent au départ.
  • Un moyen de justifier le respect de l’adaptation au poste voire le maintien dans l’emploi,
  • Un outil favorisant l’évolution professionnelle
  • Une façon de favoriser la fidélisation
  • Une approche de motivation du collaborateur, notamment par l’estime de soi
  • Une participation au développement de la marque employeur
  • Et même si, comme nous l’avons évoqué ce n’est pas l’ambition première de la VAE, un moyen de réduire des parcours et de ce fait de faire des économies, et ainsi d’optimiser son budget formation,
  • De “frapper” plus juste au cœur du besoin en formation,
  • De gagner du temps
  • Une façon de mieux intégrer de nouveaux collaborateurs en cas de besoin
  • important en formation certifiante
  • Une façon de faire reconnaitre l’expérience de ses collaborateurs par des membres de jurys … de ce fait des “pairs” externes à l’entreprise….

L’entreprise a de nombreuses raisons de mobiliser la VAE.

Il ne lui reste qu’à en prendre conscience et à mobiliser les collaborateurs qui pourraient être concernés …et ils sont dans ce cas nombreux.

Oui … mais son financement ?

Là encore plusieurs pistes …La mobilisation de l’accompagnement VAE par le CPF (au passage, l’employeur ne peut ni la refuser ni la reporte) même si le salarié n’aura droit qu’à 24 heures … cela représente déjà une part de prise en charge.

– Les Associations de Transitions professionnelles (les ATPro) peuvent financer de l’accompagnement à la VAE.

– L’employeur, sur base de son plan de développement des compétences,

– Le salarié lui-même …Insistons également sur le financement de “l’accompagnement à la VAE” (et non la VAE “toute seule”).

L’accompagnement du salarié à la construction de son dossier VAE par une personne du centre valideur constitue un avantage fondamental dans la réussite du projet … ce dernier saura aider le bénéficiaire à créer le pont entre l’expérience de la personne et le référentiel de la certification souhaitée.

N’hésitez pas à contacter un consultant de Caraxo pour toute réflexion sur ce sujet …et si vous êtes abonnés VIP … c’est gratuit !