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L’accompagnement des retraités – Allongement du temps de travail.

Philippe BERNIER - CARAXO

Le recul du départ à la retraite impactera-t-il le rapport au développement des compétences des salariés concernés ?

Le recul du départ à la retraite est une approche adoptée par de nombreux pays pour faire face à la stagnation des retraites et à la baisse de la base cotisante. Considérant que de plus en plus de jeunes entrent sur le marché du travail et que les le message « officiel » selon lequel il est préférable de travailler plus longtemps et de prendre moins de retraite, il convient de se demander comment cela va affecter le rapport à la formation et au développement des compétences des salariés concernés.  

L’allongement du temps de travail doit-il nous amener à repenser le rapport au développement des compétences ? revoir nos approches formatives ? nos méthodes pédagogiques ? reconsidérer les budgets formation ? en terme plus direct … repenser notre rapport à la formation professionnelle et au développement des compétences ?   

Le recul du départ à la retraite peut sans doute influer la motivation des salariés à développer leurs compétences. Les salariés qui prennent leur retraite plus tard seront peut-être susceptibles de sentir une forme d’incompatibilité entre une carrière plus longue et leur possibilité de développer de nouvelles compétences : 

  • Difficulté de se « remettre en cause » au regard de l’évolution de leur emploi 
  • Sentiment d’être en décalage avec les jeunes 
  • Estimer que l’on a fait son temps, ses preuves au regard d’une annonce de nouvelles formations 
  • La capacité à apprendre notamment au regard de nouvelles technologies en constante évolution, de pratiques en perpétuelles changements 
  • L’usure professionnelle ralentissant potentiellement le rapport à l’apprentissage 
  • L’envie réelle d’une entreprise d’accompagner des salariés ayant perdu leur motivation et influençant négativement le groupe 
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Le recul du départ à la retraite peut entraîner une diminution du nombre d’entreprises et d’employés prêts à investir dans les compétences (car n’y croyant plus), ce qui ajoutera à l’incapacité des employés à se maintenir à jour et à contribuer à la progression de leur carrière. 

Il conviendra, de ce fait, de repenser tout notre rapport à la formation et au développement des compétences, motiver les salariés à participer à des formations en apportant une part substantielle à l’intérêt de la formation, sa raison d’être et son utilité concrète sur le terrain.  

Le recul du départ à la retraite constitue une vérité qui doit prendre en compte la réalité d’une approche « humaine » où l’éventuelle lassitude de l’individu devra être confrontée à un nécessaire développement des compétences de plus en plus individualisé et même personnalisé.