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La participation obligatoire au CPF freine l’accès à la formation

Un désengagement massif des actifs face au reste à charge 

L’instauration d’une participation obligatoire de 100 euros pour mobiliser son Compte Personnel de Formation (CPF) depuis le 2 mai 2024 provoque un désengagement massif des actifs. Selon le baromètre 2024 de Visiplus Academy, 57% des personnes ayant entamé des démarches d’inscription à une formation CPF envisagent désormais un report ou un abandon de leur projet. Ce taux grimpe même à 65% pour ceux qui se trouvent au stade du simple renseignement. 

Ces chiffres alarmants se traduisent concrètement par plus de 800 000 dossiers de formation qui risquent de ne pas aboutir en 2024. Une baisse drastique par rapport aux 1,5 million de dossiers enregistrés en 2023, avant l’instauration du reste à charge. 

Un impact disproportionné sur les bas revenus 

Cette mesure affecte particulièrement les actifs aux revenus modestes. En effet, 25% de la population active française vit avec le SMIC (1400 euros net) ou moins. Pour ces personnes, débourser 100 euros représente donc un effort financier, pouvant atteindre jusqu’à 7% de leur salaire mensuel. 

Le risque s’avère donc réel de voir se creuser les inégalités d’accès à la formation entre les différentes catégories socio-professionnelles.  

Les personnes ayant le plus besoin de monter en compétences pour sécuriser leur parcours professionnel pourraient paradoxalement se retrouver exclues du dispositif. 

Des pistes pour maintenir l’accès à la formation  

Face à ce constat préoccupant, plusieurs pistes méritent d’être explorées pour préserver l’esprit initial du CPF, à savoir faciliter l’accès à la formation tout au long de la vie : 

  • Moduler le montant de la participation en fonction des revenus du bénéficiaire 
  • Permettre un étalement du paiement des 100 euros sur plusieurs mois 
  • Impliquer davantage les entreprises dans le financement du reste à charge de leurs salariés 

L’enjeu consiste à trouver un juste équilibre entre la responsabilité des bénéficiaires et le maintien d’un accès équitable à la formation professionnelle pilier essentiel de l’employabilité et de la sécurisation des parcours.