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La certification : entre avantages et limites

Quels peuvent-être les intérêts d’une entreprise à développer la certification professionnelle ?

Au 1er janvier 2023, 5 962 certifications ont été enregistrées au sein du RNCP et du RS par France Compétences.  

La certification confère une valeur sur le marché du travail, présentant la particularité pour un individu d’obtenir une reconnaissance de ses compétences au travers d’un incontournable examen. Elle se différencie de la qualification, qui, elle, est reconnue plus spécifiquement au regard d’un secteur professionnel donné, voire d’une entreprise.  

Bien que la certification professionnelle participe efficacement à l’accompagnement des parcours professionnels, celle-ci est peu mobilisée et mériterait d’être renforcée au sein des entreprises. Elle produit un certain nombre d’avantages, autant pour l’employeur que pour le salarié.   

Du point de vue de l’employeur, la certification professionnelle lui permet de remplir et sécuriser trois de ses obligations légales : le principe d’adaptation au poste et de maintien dans l’emploi inscrit à l’article L.6321-1 du code du travail, la Garantie d’Accès à la Qualification (GAQ), ainsi que son obligation de santé sécurité.  

Par ailleurs, au regard de la Gestion Prévisionnelle des Emplois et des Compétences (GPEC), la certification professionnelle est source d’intérêts en termes d’approche stratégique (avantage concurrentiel), de gestion des emplois (favorise la mobilité), et de gestion des parcours (favorise l’engagement du collaborateur).  

Enfin, la certification est un atout dans la construction du Plan de Développement des Compétences (PDC), allant de l’analyse du besoin au budget. Le positionnement de l’individu, étape obligatoire dans la certification, permet de limiter les échecs. La réalisation d’une action de formation certifiante inscrite dans le PDC fait l’objet d’une évaluation des compétences par un jury extérieur à l’entreprise ayant une valeur fondamentale. En plus de ces avantages, l’employeur a la possibilité d’optimiser son budget grâce à l’ensemble des dispositifs d’accès à la formation ouverts à la certification permettant le bénéfice de financement.  

Du point de vue du salarié, la certification l’amène à s’ouvrir sur de nouvelles compétences, pas toujours connues par celui-ci, lui permettant de s’assurer un véritable avenir sur le marché de l’emploi, ou, au sein même de son entreprise. L’obtention d’une certification participe au bien-être du collaborateur grâce à l’acquisition et à la découverte de nouvelles compétences.  

Tout au long du cycle de l’emploi, la certification y trouve sa place, que ce soit dans la phase de recrutement/ intégration, de qualification, ou de progression/ évolution.  

La certification présente toutefois certaines limites, qui méritent d’être développées.   

Le départ d’un salarié en formation nécessite son remplacement sur son poste de travail sur une période parfois conséquente, alors que les entreprises font face à de réelles difficultés de recrutement.  

L’échec, bien que potentiellement difficile à vivre pour le salarié et source de démotivation, peut également être une cause de déception pour l’employeur à l’origine de cet investissement dans le développement des compétences d’un collaborateur. Au contraire, un salarié qui obtient une certification pourrait prendre conscience de sa valeur sur le marché du travail et l’intérêt qu’il pourrait susciter auprès d’autres employeurs l’incitant ainsi, au départ.  

Enfin, l’investissement personnel du collaborateur afin de parvenir à ses fins résulte directement de l’enjeu du processus d’obtention d’une certification.  Le collaborateur qui n’est pas en phase avec l’objectif visé, peut très vite se sentir surmené et désengagé, d’autant plus si la formation est imposée par l’employeur. Ainsi, la volonté du salarié de partir en formation est un élément important à prendre en compte.